Dernière mise à jour: 02 Août 2020
Personne n'ose l'admettre à voix haute, mais cela arrive souvent : le bonheur des autres ne nous réjouit pas. Cette autre personne peut être le partenaire, un ami d'enfance ou même un enfant. Peu importe, tous les liens humains sont sensibles à ces sentiments.
Lorsque nous aimons vraiment quelqu'un, ses douleurs devraient être les nôtres, tout comme ses joies. Ceci en théorie, selon le principe du "politiquement correct".
En pratique, cependant, cela ne se produit pas toujours; en effet il est courant de ne pas éprouver de joie pour le bonheur des autres. Nous aimerions toujours être suffisamment mûrs pour pouvoir nous réjouir des succès des autres, mais parfois c'est le contraire qui se produit.
Notre envie dure toujours plus longtemps que le bonheur de ceux que nous envions.
-François de La Rochefoucald-
La plupart du temps, nous sommes incapables de l'admettre à haute voix. Nous nous contentons de féliciter tièdement, alors que nous sentons que quelque chose en nous bouge. Ou on va même jusqu'à essayer de minimiser le but que l'autre a atteint, en mettant devant un "mais" ou un "attention, ce n'est peut-être pas ce que tu attends".
Au fond de nous, nous savons que son succès nous cause une certaine frustration. Que se passe-t-il? Comment pouvons-nous gérer la situation?
Que faire quand le bonheur des autres fait mal ?
Parfois, nous pouvons ressentir un immense bonheur dans les succès des autres. C'est un sentiment merveilleux qui nous rend plus grands et cela renforce la relation. Pourquoi donc cette ombre encombrante qu'est l'envie fait-elle son chemin en d'autres occasions ?
Tout d'abord nous sommes tous des êtres humains et, par conséquent, personne n'est à l'abri de sentiments, positifs ou négatifs. Les sentiments ne sont pas le privilège de quelques-uns. Certains plus, d'autres moins, nous les essayons tous. Il n'y a donc pas lieu d'en être fier, mais il n'y a pas non plus de raison d'être blâmé parce que vous ressentez de l'envie pour un être cher.
Quand le bonheur des autres nous blesse, cela signifie que nous ne sommes pas à l'aise avec nous-mêmes. Nous avons peut-être eu du mal à obtenir le même succès que l'autre personne, mais elle l'a fait et nous l'avons fait. Nous l'apprécions, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de nous rappeler notre insatisfaction.
Sans le vouloir, nous comparons son bonheur à notre tristesse et y voyons une sorte d'injustice. C'est quelque chose que nous ressentons, même si nous sommes convaincus qu'il ne peut en être ainsi.
"L'autre" n'est pas un miroir
Tout cela se produit lorsque nous voyons l'autre personne comme un reflet de nous-mêmes. Autrement dit, quand on compare son parcours au nôtre, comme s'ils étaient les mêmes. C'est-à-dire, quand on met de côté le contexte dans lequel le succès s'est produit et qu'on se concentre uniquement sur le résultat obtenu. Un résultat que nous aurions aimé pour nous.
La clé est d'élargir cette perspective. Ne vous concentrez pas uniquement sur ce que l'autre a pu accomplir sans examiner ses efforts et la route qui reste à faire. C'est une façon d'humaniser la situation, d'identifier les éléments qui nous différencient.
Lorsque nous voyons l'autre comme s'il était notre miroir, nous faisons sur lui une projection narcissique. À ce stade, notre ego sort blessé de la situation, et le bonheur des autres fait mal.
Mais lorsque nous décidons de regarder l'autre comme un être indépendant, nous en venons à comprendre son mérite et à nous réjouir de ses succès.
Apprendre des situations pour mûrir
Être envieux d'un être cher est tout à fait normal. Cela ne rend pas les gens méchants ou méchants. Cependant, il faut éviter de laisser grandir ce sentiment et de le nourrir de méfiance et de ressentiment. Cela ne sert à rien, en effet cela nuit au lien avec l'autre personne, dont vous pourriez apprendre beaucoup.
Il est temps de grandir. Il y a des choses que nous désirons fortement sans jamais pouvoir les obtenir. Il y a des choses que nous désirons et que nous ne pouvons réaliser qu'après tant d'efforts. Et enfin, il y a aussi des objectifs que l'on atteint plus facilement qu'on ne le pense. La même chose arrive aux autres aussi; ce qui change, c'est que parfois cela se produit à des moments différents ou pas dans la même mesure.
Quand le bonheur des autres nous fait mal, nous jugeons ce qui est nôtre en partant des autres. Vraiment grosse erreur. L'évolution de chacun de nous est absolument unique et n'a rien à voir avec celle des autres. Ce sont deux réalités différentes, dans des circonstances différentes. Les résultats obtenus sont donc également différents.
L'envie est éliminée en l'identifiant et en l'acceptant. C'est-à-dire reconnaître généreusement que l'autre mérite ce qui a été réalisé et que l'amour doit s'imposer sur ces petites choses.