Dernière mise à jour: 29 juillet 2016
Après la mort de ses parents, la vie change beaucoup, vraiment beaucoup. Faire face à un orphelinat, même pour un adulte, est une expérience terrifiante. Au plus profond de nous tous continue de vivre cet enfant qui peut toujours compter sur sa mère ou son père pour se sentir protégé. Cependant, lorsqu'ils partent, cette option disparaît à jamais.
Nous ne pouvons plus les voir, pas seulement pendant une semaine, pas pendant un mois, mais pour le reste de notre vie. Les parents sont les personnes qui nous mettent au monde et avec qui nous partageons les aspects les plus intimes et fragiles de notre vie. A un certain moment, il n'y a plus ces individus qui, d'une certaine manière, ont fait de nous ce que nous sommes.
"Quand un nouveau-né serre pour la première fois le doigt de son père dans son petit poing, il l'a capturé pour toujours."
-Gabriel Garcia Marquez-
La mort : il y a un grand gouffre entre en parler et la vivre...
Nous ne sommes jamais tout à fait prêts à affronter la mort, surtout s'il s'agit de la mort d'un de nos parents. C'est une grande adversité que nous sommes à peine en mesure de surmonter complètement. Habituellement, le mieux que nous puissions faire est de l'accepter et de vivre avec. Pour la surmonter, du moins en théorie, nous devrions pouvoir la comprendre, mais la mort est, à proprement parler, complètement incompréhensible.. C'est l'un des grands mystères de notre existence, peut-être le plus grand de tous.
évidemment la façon d'accepter une perte est étroitement liée à la façon dont elle s'est produite. Un décès dit "de causes naturelles" est douloureux, mais il l'est encore plus pour un accident ou un meurtre. Si le décès est précédé d'une longue maladie, la situation est très différente d'une mort subite.
Le temps qui s'est écoulé entre le décès d'un parent et celui de l'autre a aussi son poids : si peu de temps s'est écoulé, la douleur est plus difficile à supporter. Si, en revanche, le délai est plus long, peut-être êtes-vous un peu plus prêt à l'accepter.
En réalité, ce n'est pas seulement un corps qui disparaît, mais tout un univers. Un monde fait de mots, de caresses, de gestes. Même ces astuces répétées cent fois qui fatiguent parfois et ces "manies" qui nous font sourire ou secouer la tête parce que c'est comme ça qu'on les reconnaît. C'est maintenant qu'ils commencent à nous manquer d'une manière improbable.
La mort n'avertit pas. Il peut être deviné, mais il n'indique jamais exactement quand il arrivera. Tout se résume en un instant et cet instant est catégorique et décisif. Irréversible. Du coup toutes les expériences vécues en leur compagnie, les bonnes comme les mauvaises, disparaissent et se retrouvent piégées dans un souvenir. Le cycle est terminé et il est temps de dire au revoir.
Qu'y a-t-il sans vraiment y être...
En général, nous pensons que ce jour ne viendra jamais, du moins jusqu'à ce qu'il vienne et devienne réel. Nous sommes choqués et nous ne voyons rien d'autre qu'une boîte, au corps rigide et immobile, qui ne parle pas et ne bouge pas. Qui est là, mais sans vraiment y être...
Car c'est avec la mort que nous commençons à comprendre de nombreux aspects de la vie de ceux qui ne sont plus là. Nous embrassons une compréhension plus profonde. Peut-être le fait de ne pas avoir nos proches à côté de nous nous pousse à comprendre la raison derrière nombre de leurs actions qui, jusqu'à ce moment, étaient incompréhensibles, contradictoires et même répugnantes.
C'est pour cette raison que la mort peut entraîner un sentiment de culpabilité envers ceux qui sont décédés. Il faut lutter contre ce sentiment, puisqu'il ne sert à rien, si ce n'est à nous faire sombrer de plus en plus dans la tristesse, sans pouvoir y remédier. Pourquoi nous blâmer si nous avons fait des erreurs ? Nous sommes des êtres humains et cet adieu doit s'accompagner d'un pardon : un pardon de celui qui part envers celui qui reste, et de celui qui reste envers celui qui s'en va.
Profitez-en pendant qu'ils sont là, car ils ne seront pas là pour toujours...
Quel que soit son âge, lorsque ses parents meurent, il est normal de ressentir un sentiment d'abandon. C'est une mort différente de toutes les autres. Parfois, certains refusent d'accorder à ces morts l'importance qu'elles méritent, comme mécanisme de défense et comme déni occulte. Cependant, ces douleurs non résolues reviennent sous forme de maladie, de fatigue, d'irritabilité ou de symptômes dépressifs.
Les parents sont notre premier amour. Peu importe le nombre de conflits ou de différences que nous avons eu avec eux : ce sont des êtres uniques et irremplaçables dans notre monde émotionnel. Même si nous sommes désormais autonomes et indépendants, même si notre relation avec eux a été difficile, quand ils ne sont plus là, ils nous manquent comme un "plus jamais" de cette protection et de ce soutien qui, d'une manière ou d'une autre, ont toujours été présents dans notre vie.
Ceux qui n'ont pas rencontré leurs parents ou qui s'en sont éloignés très jeunes passent toute leur vie à porter cette absence comme un fardeau sur leurs épaules. Une absence qui est présence, car dans notre cœur il y a toujours un espace vide qui les réclame.
Quoi qu'il en soit, l'une des grandes pertes de la vie est celle des parents et elle peut être difficile à surmonter s'il y a eu injustice ou négligence dans les soins que nous leur avons réservés. Pour cette raison, tant qu'ils sont en vie, il est important de savoir que les parents ne seront pas là pour toujours, qui sont, génétiquement et psychologiquement, la réalité dont nous sommes nés ; qu'ils sont uniques et que nos vies changeront à jamais après leur disparition.