L'effet Einstellung nous montre quelque chose à quoi réfléchir : notre cerveau a du mal à penser de manière créative lorsqu'il s'agit de résoudre des problèmes. Nous avons tendance à toujours utiliser les mêmes stratégies même dans des conditions différentes.
Rédigé et vérifié par le psychologue GetPersonalGrowth.
Dernière mise à jour: Novembre 15, 2021
L'effet Einstellung est avant tout un piège cognitif dans lequel nous tombons tous avec une extrême fréquence. Cela se produit, par exemple, lorsque nous essayons de résoudre un problème et, après l'avoir soigneusement analysé, nous déterminons qu'il n'a pas de solution. Nous le pensons parce que notre cerveau est inflexible et incapable d'adopter de nouveaux points de vue.
Pour mieux le comprendre, il suffit de prendre en considération un fait très courant. Imaginez un expert dans un domaine spécifique essayant de résoudre un problème soudain. Il analyse la situation des centaines de fois et l'observe sous mille angles différents. Eh bien, à un certain moment, une personne étrangère à la situation arrive, observe les circonstances et propose soudain une solution tout à fait étonnante. Un de ceux que l'expert n'avait même pas pris en considération.
Mais que s'est-il passé? Dans ces cas, la soi-disant hyperspécialisation des connaissances se produit. En d'autres termes, maîtriser les approches, les sujets et les schémas de connaissances sans laisser de place à d'autres possibles, sans questionner ou explorer de nouvelles perspectives au moyen d'une pensée latérale.
En même temps, un autre élément doit être considéré : l'effet Einstellung ne définit pas un type spécifique de personnalité. C'est plutôt une stratégie mentale. Essentiellement, cela fait référence au fonctionnement de notre cerveau, qui a tendance à toujours donner les mêmes réponses et solutions. Il nous est extrêmement difficile d'innover, d'être originaux et c'est sans doute un gros problème.
Le terme Einstellung est allemand et dérive de l'union de deux termes : adaptation et attitude. Il définit les situations dans lesquelles nous nous adaptons aux solutions connues en empêchant l'utilisation de nouvelles alternatives.
L'effet Einstellung, la distorsion cognitive qui bloque notre esprit
Si nous avons déjà nos propres stratégies de résolution de problèmes, pourquoi devrions-nous perdre du temps à essayer d'autres approches ? Cette phrase résume très bien le raccourci mental avec lequel nous affrontons nombre de nos problèmes. Dans un certain sens, nous agissons ainsi car l'être humain intègre en lui un grand nombre d'idées préconçues, avec lesquelles il "travaille" au quotidien, celles qui font gagner du temps et redonnent un sentiment d'efficacité.
Cependant, il se passe parfois des choses qui nous mettent au défi de nous montrer que nos connaissances acquises entravent souvent la possibilité d'adopter des approches créatives et originales. Notre cerveau, en fait, fonctionne par habitudes.
Il donne de plus en plus de valeur à ce qui est stocké dans l'expérience plutôt que dans l'improvisation, pour tenter autre chose. Il vaut mieux qu'un "Cela a toujours été fait de telle sorte" qu'un "essayons de voir ce qui se passe".
Les grands experts sont moins créatifs (Einstellung effect)
L'effet Einstellung a été décrit pour la première fois en 1942 par le Dr Abraham Luchins. Il a prouvé un fait surprenant : les meilleurs experts d'un sujet ont généralement moins recours à la pensée créative et innovante… Mais comment est-ce possible ?
Quand on a beaucoup d'expérience dans quelque chose, il est plus difficile de se remettre en question. Les gens ont tendance à adhérer à un schéma cognitif étroit pour se fier à leurs expériences. Cela signifie que dans certains cas, la présence d'un "non-expert" sur le sujet permet d'apporter des idées fraîches et originales, ajoutant de la valeur aux perspectives connues. Fait curieux, mais sans doute fréquent.
Commencez par vous-même pour développer une pensée plus flexible
Nous avons tous entendu parler de la pensée latérale, de l'esprit flexible, de la valeur de la créativité et de la nécessité d'innover. Nous savons qu'il est nécessaire d'utiliser et d'exprimer ces dimensions, et que les appliquer à son travail, son mode de vie et sa pensée améliorerait considérablement le bien-être et même le progrès de la société.
Cependant, force est d'admettre que ces changements ne sont pas toujours appréciés. Dans la plupart des lieux de travail, le statu quo prévaut et le "faites ce que nous avons l'habitude de faire, au moins nous savons que cela fonctionne". Ceci explique pourquoi l'effet Einstellung nous oblige à faire face à des problèmes différents avec les mêmes solutions, stoppant ainsi tout progrès.
Mais que peut-on faire ? En fait, nous devrions commencer à faire plusieurs changements. Commencer par soi-même est essentiel pour motiver les autres, pour créer des réalités plus innovantes, flexibles et ouvertes. Ce sont des aspects auxquels il faut réfléchir.
Comment réduire l'effet Einstellung ?
- Lorsque vous vous retrouvez à résoudre un problème, ne vous arrêtez pas aux premières idées qui vous viennent à l'esprit. Essayez d'élargir votre approche.
- Cultivez vos connaissances, développez vos connaissances. Vous êtes probablement un expert dans certains domaines, cependant, vous plonger dans d'autres vous aidera adopter un horizon plus large en termes de perspectives et aussi de relativiser.
- Gardez les réactions de l'esprit sous contrôle et évitez le conformisme. Il est courant de répondre par un "je sais bien" ou "pourquoi essayer d'autres moyens si je sais déjà que cela fonctionne"... Ces arguments sont à la base de l'effet Einstellug. C'est bien de les éviter.
- Avoir le courage de désapprendre certaines choses pour les apprendre sous d'autres perspectives et approches.
- Écoutez ceux qui vous entourent, suivez des points de vue opposés aux vôtres, essayez d'improviser, d'entraîner le muscle cérébral créatif.
Enfin, recourir à une approche latérale plus ouverte, souple et originale prend du temps. Il faut rééduquer le cerveau, l'inviter à cesser de s'accrocher aux idées préconçues pour se rapprocher de l'actualité et, donc, continuer à apprendre, à grandir.